Genevois passioné de ride depuis son plus jeune âge, Nytaï Aidlin est aujourd’hui à l’origine de l’initiative, devenue association, Rookie Slash. Que ce soit sur un skateboard en faisant des BS Smith, aussi bien que des 360 Melon grab en snowboard : Nytaï soutient le potentiel éducatif et social des sports de glisse. Nous avons discuté avec lui de ses intentions derrière cette association et de ses projets futurs.
Hello Nytaï, j’espère que tu vas bien. Tout d’abord je me demandais, qu’est-ce qu’il t’a motivé de créer ce projet?
Salut! Après avoir accompli mon service civil dans différents lieux d’habitation pour requérant d’asile à Genève, dont les bunkers genevois, j’ai eu beaucoup d’occasion de discuter avec les réfugiés sur place. J’ai vu que peu d’entre eux connaissais des Suisses, des Genevois. C’est problématique parce que ça n’encourage pas l’apprentissage de la langue et de la culture. Au long terme, ça créé des discriminations et encourage le communautarisme.
Après cela, j’ai eu l’occasion de beaucoup voyager. Partout, le sport m’a permis de rencontrer des locaux et connecté avec des communautés positives. J’ai partagé des slackline avec les locaux dans des parcs publics néo-zélandais, rencontrer des riders dans les skatepark hollandais, partager des blocs de grimpe avec des gens de tous horizons, ou discuter avec les montagnards du coin sur le télésiège ! Revenu en Suisse, j’ai constaté que, d’un côté, la communauté des sports de glisse et outdoor est énorme et varié, et de l’autre on a des jeunes marginalisés par le statut de réfugié. Il y a un lien à créer !
Trop chouette! Est-ce que t’as eu des complications lors de la création de ce lien?
Pour le premier programme d’hiver, nous avons eu la chance d’avoir le soutien de Association Lémanique de Ski et Snowboard Freestyle (ALSF). Grâce à l’expertise de leurs coaches, on a pu faire des sorties de montagnes et de trampoline de fou !
GVA SK8 a aussi été particulièrement enthousiaste à soutenir le projet avec du matos de skate. Big up à eux !
L’Hospice Général a soutenu le projet en parlant de l’opportunité à ses bénéficiaires et en prêtant des bus. On n’aurait rien pu faire sans tous ces gens.
Le plus gros du travail de mon côté, ça été de coordonner tout ça. Et ouais, ça c’est un super challenge ! Mais au final, tous c’est bien passé – les organisateurs, les coaches, et les jeunes ont adoré le projet. Recevoir le retour positif des jeunes, les voir revenir au skatepark d’eux-mêmes et s’y faire des amis, c’est tellement gratifiant !
C’était comment de travailler avec des jeunes?
On a eu quelques challenges avec la communication. Certain apprennent le français, alors il faut être patient. On trouve toujours un jeune pour traduire d’une langue à l’autre, ça donne des situations super drôles.
Les jeunes sont super motivés et respectueux. Aucun problème ! Ils ont énormément appris et certain sont très motivés pour cet été !
Le premier programme d’hiver touche à sa fin, c’était comment?
Le feu ! On a recruté une équipe de 10 jeunes pour toute la saison, et on s’est vraiment fait plaisir !
On a fait 3 sorties montagnes pour apprendre le ski et le snowboard. C’est super important pour comprendre ce qu’est la culture suisse en dehors de notre belle Genève. On a fait 3 sorties trampolines et des renforcements musculaires pour solidifier l’équipe, et plus d’une dizaine de cours de skate. D’ailleurs le skate c’est vraiment le top pour rencontrer des locaux. C’est toujours ouvert, on a des boards prêté gratos sur place, et y’a toujours du monde à rencontrer au skatepark !
Est-ce que tu en changerais un aspect si tu le pouvais?
Plus de sorties avec plus de monde, dans plus de sports ! J’aimerai aussi intégrer des jeunes marginalisés suisse dans les cours, mais chaque chose en son temps… ahaha
Maintenant que t’as un peu de recul, quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui voudrait se lancer dans la création d’un projet social?
Il ne faut pas hésiter ! Trouves du monde pour se motiver avec toi. Si tu es tout.e.x seul, commence à organiser et les gens viendront si le projet est cool ! Avancer en équipe c’est vraiment le plus important.
Mets un plan d’action en place avant de commencer. Soit clair sur ce que tu veux faire, et reste réaliste. On ne peut pas tout faire en même temps.
Et surtout, trouves-y du plaisir ! Organiser des projets a son lot de difficultés mais, surtout, c’est marrant!
Ça donne envie! Merci d’avoir pris le temps de répondre à ces questions et à bientôt.